mercredi 9 mai 2012

RESUME DE L’HOMMAGE A PAPY ALEXANDRE SENOU ADANDE


ACTES DES JOURNEES D’HOMMAGE ET DU DEVOIR DE MEMOIRE

RESUME  DE L’HOMMAGE A PAPY ALEXANDRE SENOU ADANDE
06 MAI 2012 DAKAR (SENEGAL)

L’hommage à Papy Alexandre Sènou ADANDE  a été célébré à Dakar, en République Sénégalaise, le Dimanche 06 Mai 2012. Cet événement a été  accueilli à mains grand’ ouvertes par la Diaspora Sénégalaise.
Tonton Jean-Louis et Tata  Antoinette CORREA se sont joints à nous, ainsi que Mme Rosalie QUENUM et sa sœur  Tantie Félie et  Mme ABOUDOU Frieda  et ses enfants et Nesly LASSISSI pour ce devoir de Mémoire.
La journée a commencé par une messe pour le repos de l’âme de notre Cher Papy en l’église  du Sacré Cœur, rue Malenfant  (Dakar). Cette église où Papy a baptisé tous ses enfants en étant à Dakar.
Ce fut l’occasion pour tous de se rassembler  pour une action de grâce en son nom. Après la messe, tous nous avons convergé vers la maison ADANDE Alexis B.A.,  au plateau,  pour passer  une journée de partage. C’est dans une ambiance chaleureuse et fraternelle que tous avons dégusté des amuses gueules et pris des apéritifs,  le temps que tout le monde vienne et s’installe.
Par la suite, Maman Henriette a introduit le but de cette Journée d’Hommage. Tonton et Tata CORREA  qui ont connu Papy ASA à Dakar, ont conté l’histoire de celui-ci. Ils nous ont rappelé les multiples combats qu’il a mené et principalement  pour la Fédération  du Mali auprès de Papy Joseph CORREA. Ils nous ont aussi parlé de son acharnement pour le travail bien fait et son travail fait avec minutie qui est encore accessible au Musée de l’IFAN.
Grâce au tirage des photos postées sur le blog de l’Hommage à Papy, Maman et le couple CORREA  nous ont expliqué les détails  des époques.
Ensemble, nous avons savouré quelques bons mets du Bénin et du Sénégal. Par la suite, Fofo François ADANDE et Lucien qui ont, eux aussi, eu la chance de connaître Papy, ont raconté l’expérience  vécu avec lui. Pleins d’anecdotes ont été racontées afin de permettre  à ceux qui n’ont pas eu cette chance, d’avoir  en mémoire l’histoire de notre grand Patriarche.
Tous ont retenu qu’il était bon de se réunir  souvent pour parler et échanger ainsi, afin que les générations  continuent ce combat  qui est toujours d’actualité pour Honorer la mémoire de notre Papy. 

NB : Un merci spécial à tout un chacun ! Oui, car chaque personne présente de corps ou de cœur  s’est investie pour la réussite de ce devoir de mémoire.
Mention spéciale :
A Papa Alexis grâce à qui cet événement est né et fut une réussite internationale,
A Mamita Olga qui n’a ménagé aucun effort pour la préparation de cet évènement, paix à son âme, elle qui n’a pu être des nôtres pour ce Centenaire,
A Alex le Bloggeur qui, malgré ses charges en communauté, a pu nous offrir ce beau blog,
A Maman Henriette qui a été l’organisatrice zélée et assidue de cet évènement à Dakar,
A Mme Brigitte ADANDE pour les écriteaux et décorations de la maison,
A M. François ADANDE et Mme Jeanne MOLENTHIEL pour leur soutien et leur rôle de coordinateurs,
A Sethi S. ADANDE pour le tirage sur papier du blog pour son accessibilité pour tous,
A Tata et Tonton CORREA pour leur participation et leur présence malgré la distance et le deuil.

   
COMPTE-RENDU DU DEROULEMENT 
DE LA JOURNEE  DU 7 MAI 2012

Le lundi 07 mai 2012, après une messe d’actions de grâce donnée à la cathédrale Notre-Dame de Miséricorde de Cotonou, s’est tenue, à partir de 09h 32mn, à la salle de fêtes « les hortensias » au quartier Jak-Fifadjihouto, une séance d’hommage et de devoir de mémoire à : « un acteur engagé de son siècle : Alexandre Sènou ADANDE ». Elle a été introduite par l’Ambassadeur Jacques ADANDE, modérateur, qui, après avoir salué en aladagbé le Roi Toffa IX, le Zounon et Mito Mongbogan Agboton, a demandé en prélude l’observation d’une minute de silence en la mémoire de tous les défunts de la famille : Alexandre et Marianne Adandé et leurs enfants, Louisette, Edouard et Olga Elise Mahougbé qui vient de nous quitter. Dans une courte et dense entrée en matière, le modérateur a mis en exergue le sens de cette commémoration et son actualité dans le contexte général de notre pays, de notre continent et du monde contemporain.

Par la suite, il a présenté aux participants le programme de la demi-journée et annoncé la pause-café agrémentée par deux séquences d’animation des élèves de l’école « les hibiscus », juste après la visite de l’exposition. En matière d’animation, il faut mentionner l’intervention, avant l’entame de la commémoration, d’une troupe d’adjogan de Porto-Novo  (sur initiative de Mito Mongbogan Agboton). Les enfants nous ont gratifiés d’un ballet bien balancé, puis d’un sketch intitulé « le sang de l’amour ». Elles ont été chaleureusement applaudies pour leurs distrayantes prestations. Essentiellement composée de fillettes, cette petite troupe est encadrée par un instituteur, Monsieur Cyr Ahouangan, qui a expliqué brièvement le sketch et par un artiste Monsieur Hermann Lahami ; l’ensemble avait été au préalable présenté par la Directrice de l’école, Mme Rosine Ahonlonsou.

 Puis est venu le moment du vernissage de l’exposition : « Itinéraire d’un acteur engagé du XXe siècle : Alexandre Sènou Adandé ». La présentation de cette exposition temporaire a été faite par Alexis Adandé qui en a assuré la conception et le montage. A tout seigneur, tout honneur, ce sont les autorités coutumières qui ont eu la primeur du guidage. Cette exposition a combiné la présentation d’une sélection photographique en quatre (4) panneaux et cinq (5) portraits (Le Patriarche, deux  des grands frères, une des grandes sœurs et un grand neveu) et des objets-témoins  (dont des cahiers de Pontin et des livres) tirés de la collection privée du couple Alexandre et Marianne Adandé disposés sur quatre (4) tables, particulièrement la mascotte dite « la mendiante », sous forme d’une statuette rituelle bakuba, accompagnée de la devise : « symbole de la misère de notre peuple que nous avons le devoir de soulager ». Face à la salle de repas a été accrochée l’œuvre de l’artiste Syl. Pâris Kouton, intitulée : « ADANDE ; UN HOMME, L’HISTOIRE… » (96 x 76cm, mai 2003, collection Joseph C.E. Adandé).

Enfin intervint le moment d’échanges sous forme de témoignages et de communications. Six témoignages ont été faits dont le point d’orgue a certainement été celui de son ancien Directeur de cabinet au ministère  des finances et à celui de l’agriculture, Monsieur Marouf Mahmoud MOUDACHIROU. Par ordre chronologique, ont fait leur témoignage, M. Olayinka SANI-AGATA, petit-fils de feu Alexandre Sènou ADANDE, M. Gratien AHOUANMENOU, Professeur Albert EKUE, Professeur Elisée SOUMONNI, M. Marouf MOUDACHIROU et M. l’Ambassadeur Jacques ADANDE qui avait un texte rédigé. Il a expliqué qu’il l’avait fait à la demande d’Olga et qu’il le lit en sa mémoire. Pour terminer, deux communications ont été présentées. La première par le Professeur Joseph ADANDE, est intitulée : « une rencontre exceptionnelle » et l’autre par le Professeur Nouréini TIDJANI-SERPOS qui pourrait être titrée : « perpétuer la mémoire des porteurs de valeurs », il a été complété par son frère, l’ancien député, Ismaïla qui a tenu à mettre un accent tout particulier sur la réhabilitation des valeurs essentielles dans notre société actuelle qui les perd. Au nom de la fondation panafricaine pour le développement de la culture (FONPADEC) qu’il préside, le Professeur Nouréini TIDJANI-SERPOS a remis un chèque pour contribuer à une réédition de l’ouvrage : Les récades des rois du Dahomey.

Au nom de la famille, successivement Alexis et Désiré Suru Thomas ont remercié les têtes couronnées pour l’honneur qui nous a été fait de leur présence à l’hommage à notre père, l’assistance, venue nombreuse nous soutenir et particulièrement, Monsieur MOUDACHIROU pour son témoignage de haute valeur mémorielle. En fait, la dernière intervention a servi de conclusion générale à la session d’hommage et de devoir de mémoire. A ceux qui souhaiteraient approfondir la connaissance de l’homme et de sa vie, il a été signalé l’existence d’un blog et son site précis a été donné. Enfin, une adresse au Président de la République a été rédigée au sujet d’une réhabilitation effective du musée qui porte le nom d’Alexandre Sènou ADANDE. La journée s’est conclue par un déjeuner de partage et l’exposition a été démontée à partir de 17h.

DEUX POEMES DE GRATIEN AHOUANMENOU dit « le p’tit poète »:

CENTENAIRE !                                                       
                Quel système ou code de valeurs
                Guide le juste & vaillant serviteur
                Inflexible aux abus, même des supérieurs ?
                Une morale humaniste vécue avec rigueur !

L.P.P.


MEDITONS !
Est-ce en reniant sa culture par extraversion
Ou en fécondant les trésors de ses racines et traditions
Que l’Africain enrichit le dialogue des civilisations ?
L.P.P.


INTRODUCTION A LA JOURNEE DE SOUVENIR ET D’HOMMAGE
A ALEXANDRE SENOU ADANDE,
Acteur engagé de son siècle


Il y a un siècle naissait à Porto-Novo Alexandre Sènou ADANDE. C’est cet anniversaire que nous voulons célébrer. C’est le souvenir de ce grand homme que nous voulons marquer. C’est un hommage que nous voulons lui rendre.

Nos croyances et nos traditions font du souvenir un devoir qui va au-delà de la simple commémoration de nos défunts pour nous amener à une évocation plus profonde, celle des leçons de vie que nous ont laissées ceux dont nous célébrons la mémoire, leçons de sagesse, de philosophie. Nous voulons solliciter de nos disparus qu’ils nous inspirent, qu’ils éclairent notre intelligence, nous communiquent la force et dirigent nos pas dans un monde complexe et difficile.

C’est en cela que le souvenir d’Alexandre Sènou ADANDE s’intègre dans une démarche d’actualité.

Mais pourrait-on rendre hommage à Alexandre Sènou ADANDE sans associer à ce souvenir son épouse Marianne ADANDE née PAQUI, femme de conviction, femme de courage, femme forte qui a permis à son époux d’affronter l’adversité. Educatrice d’excellence, elle leur a permis de fonder et d’élever une famille nombreuse et unie qui leur fait honneur aujourd’hui.

C’est également pour nous un jour d’hommage, un hommage largement mérité à un de nos très grands hommes, un acteur engagé de son temps, dans son pays et sur son continent.

Nous voulons saluer un acteur infatigable de la renaissance de notre peuple et de notre continent. Les communications qui seront présentées au cours de la journée nous montreront comment Alexandre Sènou ADANDE a puisé dans sa culture nationale, dans notre histoire et dans l’art, dans nos traditions ancestrales, dans sa foi, les éléments qui ont forgé son engagement, son combat pour la dignité de l’Afrique, pour l’indépendance de nos pays, pour l’unité des peuples noirs.

Nous avons un devoir de reconnaissance et de gratitude à l’endroit de personnalités de la carrure et de la richesse d’Alexandre Sènou ADANDE pour l’inspiration qu’elles ont apportée, pour la voie qu’elles ont ouverte, pour le combat qu’elles ont mené avec audace et courage, combat dont nous récoltons aujourd’hui les fruits.

Notre responsabilité aujourd’hui, c’est de faire connaître et partager les idéaux et les pensées de ces fils éminents de notre pays et de notre continent. Car Alexandre Sènou ADANDE était bien évidemment dahoméen, mais aussi et très profondément Africain.

Je veux saluer ici l’initiative heureuse des enfants et petits-enfants d’Alexandre Sènou ADANDE, de certains de ses contemporains, des intellectuels et des compatriotes qui ont organisé cette journée de souvenir et d’hommage.

TEMOIGNAGES ET HOMMAGES :
                TEMOIGNAGE DE M. MAROUF M. MOUDACHIROU
                Ancien Directeur de Cabinet d’Alexandre S. ADANDE


Témoignage et hommage

Je ne suis pas de la génération d’Alexandre Sènou Adandé. Je ne suis donc pas en mesure de faire un témoignage similaire à celui de ceux qui l’ont mieux connu que moi. Je me contenterai, en l’occurrence, d’une des rares circonstances où il m’a été donné d’être en sa compagnie, de l’écouter, de l’apprécier, de l’admirer. Permettez-moi, auparavant, de dire un mot sur la cérémonie d’hommage à sa mémoire, cérémonie qui nous rassemble ce jour, en ce lieu.

         J’étais absent du territoire national pendant les obsèques d’Alexandre Adandé. La cérémonie d’hommage de ce jour, à laquelle j’ai la chance de participer, me parait plus symbolique que celle de son inhumation. C’est au centenaire de sa naissance que nous sommes conviés, pas à celui de sa mort. Les gens comme Alexandre Adandé ne meurent jamais. Sa vie et son œuvre constituent un héritage qui est, qui doit être une source d’inspiration pour les nouvelles générations.

         J’en viens à présent à l’une de ces rares circonstances où il m’a été donné d’être en sa compagnie, de l’écouter, de l’apprécier, de l’admirer, comme je le disais tantôt. C’était en décembre 1989, lors de la célébration du centenaire de la mort du roi Glèlè, comme quoi un centenaire peut en cacher un autre ! J’avais alors l’insigne honneur de présider le comité scientifique du colloque international organisé dans le cadre de cette célébration. Alexandre Adandé en était un illustre membre, et le doyen de surcroit ! Il était le seul à n’être jamais arrivé en retard, le seul à n’être jamais parti avant la fin des nombreuses séances de travail préparatoires au colloque. C’est en sa compagnie et celle de l’un de ses grands amis, le Professeur I. A. Akinjogbin – dont on connait la grande contribution à l’histoire du Dahomey - que j’ai fait le trajet Cotonou-Abomey-Cotonou. Je garde encore frais dans ma mémoire le souvenir des échanges de haut niveau entre ces deux grands intellectuels et chercheurs africains, dans un Yoruba admirable, non truffé de mots anglais ou français comme c’est malheureusement le cas de nos jours !

          La communication présentée par Alexandre Adandé à ce colloque d’Abomey est à la mesure du chercheur exigeant et de l’expert de l’histoire de ce Dahomey dont il était si fier. Son texte contient quelques échantillons des chansons royales d’Abomey, transcrites dans un français où il excelle comme en fon ou en yoruba. Si les actes du colloque d’Abomey n’ont pas été publiés, ils sont néanmoins accessibles à la communauté scientifique sous forme d’un volume relié, du reste dédié à la mémoire d’Alexandre, dont la communication, éloquente  illustration de son immense culture déjà évoquée par des orateurs qui m’ont précédé, y apparait en bonne place.
Comme on le voit, Alexandre Adandé mérite l’hommage des générations présentes et futures par la dimension et la signification de l’héritage intellectuel qu’il leur a légué.
Merci pour votre attention
Elisée Soumonni



HOMMAGES à Alexandre Sènou ADANDE

        Remerciements-Félicitations –Souvenirs. J’ai choisi ces trois mots nobles et lourds de sens pour saluer la mémoire et célébrer le Centenaire de la naissance d’Alexandre ADANDE. Oui, il aurait eu cent ans aujourd’hui. Sous d’autres cieux, la fête aurait été grandiose, voire nationale. Nous aurions pu organiser un colloque international, comme les Sénégalais le firent du 3 au 5 mai 2010 pour le Centenaire d’Alioune DIOP, son compagnon et ami à Présence Africaine. Ils avaient choisi pour thème : «  Alioune DIOP, l’homme et l’œuvre face aux défis contemporains ».

        Pour Alexandre ADANDE, nous avons eu une Journée d’Action de Grâces, de réflexion et de pensée. C’était le 7 mai 2012 à Cotonou, à l’initiative de ses enfants, de sa famille et de ses amis. Ce fut une réussite et l’occasion de rencontres conviviales entre des aînés et des jeunes, d’évocations de souvenirs. Je n’ai pas senti passer le temps.
Merci à Désiré, l’aîné de la famille, à ses frères et à ses sœurs de m’avoir associé à un tel évènement. Cela fait chaud au cœur de sentir qu’ils ne m’ont pas oublié. Je me suis senti honoré, heureux et comblé.

        Félicitations pour cette initiative qu’ils ont prise et menée à terme. C’est si bon d’avoir une telle progéniture affectueuse et de fidèle mémoire. « Souviens-toi sans cesse » recommandaient les Anciens. Et le poète COMTE-SPONVILLE de renchérir : « la fidélité est un devoir et une vertu de mémoire. C’est l’amour fidèle. » Je sais gré à mon ami, l’Ambassadeur Jacques ADANDE, de nous avoir rappelé dès le début de la cérémonie combien « nos croyances et nos traditions font du souvenir, un devoir qui va au-delà de la simple commémoration de nos défunts

        Que vais-je dire d’Alexandre ADANDE ? Que puis-je dire de plus que ce que les uns et les autres ont su si bien conter ? Quelles fleurs offrir pour cet anniversaire ?

       Des voix plus autorisées témoigneront mieux que moi. Pour ma part, je n’ai gardé que quelques souvenirs de jeunesse et d’adolescence, quelques images et quelques dates…

      DAKAR 1948. Mes parents m’avaient confié aux Religieux catholiques qui venaient d’inaugurer le Collège Sainte Marie à Hann, non loin de Dakar. De Porto-Novo, papa avait pris soin de me recommander à ses amis et compatriotes dahoméens. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’Alexandre ADANDE et de sa famille. Ils habitaient 25, rue Vincens. Ce foyer me devint familier et accueillant. Il hébergeait d’ailleurs deux de mes condisciples du Collège Sainte Marie : Roger PAQUI et Dominique KINIFO.

         DAKAR 1953. Le 8 septembre, ma sœur Isabelle épouse Albert TEVOEDJRE. Le jeune couple avait choisi comme parrains de leur union, M. et Mme ADANDE, un modèle édifiant. Nos parents ne firent aucune objection : c’est plutôt rassurant de la part de notre papa qui était obséquieux.
         PARIS-COTONOU JUILLET 1961. Une rencontre fortuite dans l’avion qui me ramenait de Paris, en vacances, allait orienter ma carrière. Je voyageais en effet avec le Ministre Alexandre ADANDE. Informé de mon cursus universitaire et de mon désir de retourner en France , il entreprit de me convaincre de revenir au pays, d’autant plus que j’avais choisi une carrière qui faisait de moi son émule ; l’intéressait l’histoire et la recherche. Il avait trouvé un habile complice pour me persuader : son collègue Albert TEVOEDJRE, mon beau-frère. J’ai cédé et j’ai accepté mon premier poste de fonctionnaire au Dahomey.

         QUE RETENIR d’Alexandre ADANDE ?

« Un homme s’en est allé. Sa vie nous parle et nous interpelle ». Que pourrai-je répondre ? Quels souvenirs ai-je gardés de lui ? Quelques traits saillants. Pour moi, Alexandre ADANDE était :

1°) Un homme de sa génération, un de ces intellectuels africains qui a réussi à allier culture et politique, réflexion et action. Ils ont lancé, à Paris, en 1947, la revue « Présence Africaine » et jeté les bases d’une Histoire de l’Afrique repensée et totale. Ils ont créé, en 1949, la Maison d’Edition du même nom. Ils ont surtout organisé, en 1956, le PREMIER CONGRES INTERNATIONAL DES ECRIVAINS ET ARTISTES NOIRS. Les premiers, ils ont dégagé et affirmé les principes qui, depuis lors, font de la Culture, l’outil de dialogue entre les peuples et le vecteur des revendications identitaires. Nous leur devons le PREMIER FESTIVAL MONDIAL DES ARTS NEGRES tenu, à Dakar, en 1966.
                Très tôt, Alexandre ADANDE avait sa place parmi ces pionniers qu’étaient Senghor, Césaire, Rabemananjara, Alioune Diop et tant d’autres. Il siégeait au Comité de rédaction de « Présence Africaine ». Ses compétences et ses convictions lui valurent d’être le Commissaire Général de l’Exposition « Art Nègre » au Premier Festival mondial des Arts Nègres. Avec son équipe, il avait réussi à animer pendant un mois, le Musée Dynamique de Dakar.

2°) Un rassembleur. Au Sénégal où il a longtemps vécu, Alexandre ADANDE était un des leaders africains les plus populaires. Il a activement contribué au regroupement des Dahoméens et des Togolais et à la création de l’Association dénommée « UNION DU BENIN ». Il dirigeait d’ailleurs leur organe de presse, la Revue « Gbédjinonvi », ce qui signifie en langue « mina », les frères vivant à l’extérieur.
                Cette recherche passionnée du rassemblement a marqué toute sa carrière politique. Il débute en 1946 comme membre du Comité Directeur du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Au Sénégal, on le retrouve à la Convention Africaine et à l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS). Même vivant au Sénégal, il s’intéressait à ce qui se passait au Dahomey et  dans toute l’Afrique Occidentale. On connaît son compagnonnage avec Félix HOUPHOUET-BOIGNY, FILY DABO SISSOKO. De toutes ses forces, il s’opposait aux tendances tribalistes ou régionalistes que des politiciens cherchaient à exploiter. Le Professeur Maurice AHANHANZO-GLELE en parle dans son livre intitulé    Naissance d’un Etat Noir. Je n’en dirai pas plus.

EN GUISE DE CONCLUSION. En nous voyant, si fraternellement recueillis, le 7 mai 2012, en mémoire d’Alexandre ADANDE, j’ai ressenti que la quête de ces pionniers de l’identitaire culturel africain     d’abord, demeure permanente. Même après cinquante ans d’indépendance, nous voici encore en errance, philosophant à qui mieux mieux sur les concepts de « refondation et de changement». Nous n’avons pas encore vaincu la fatalité. Face aux impasses, que faire ? La sagesse africaine nous apprend que celui qui ne sait pas où il va, doit au moins savoir d’où il vient. « Les morts ne sont morts » a écrit Birago DIOP et Jacques ADANDE a raison de nous rappeler, le 7 mai 2012, que : « nous devons solliciter de nos disparus qu’ils nous inspirent, qu’ils éclairent nos pas dans un monde complexe et difficile ».

                Ne les oublions pas. Comme l’ont fait les Sénégalais pour Alioune DIOP, apposons une pierre du souvenir sur la Maison familiale des ADANDE, à Porto-Novo, au Quartier Zébou-Aga. Pourquoi aussi ne pas bâtir une Fondation pour perpétuer et approfondir sa pensée et son œuvre ? Laisserons-nous en cet état, le Musée Ethnographique qui porte son nom ?

Albert EKUE


HOMMAGE A ALEXANDRE SENOU ADANDE
à l’occasion du 100ème anniversaire de sa naissance
07 mai 2012


Ce texte, je l’ai écrit à la demande de notre sœur Elise-Olga ADANDE épouse SIMPSON, qui avait lancé, avec ses frères et sœurs, l’idée de la commémoration du centenaire de la naissance de leur papa Alexandre Sènou ADANDE. Olga avait une très grande affection pour son père dont elle était particulièrement fière.

Voilà que le destin l’a enlevé avant même l’avènement de ce centenaire.
Je voudrais très humblement que ces lignes soient aussi, même si c’est très imparfaitement l’expression de notre affection pour notre sœur Olga.

J’ai été ému par la chaude et fraternelle amitié qui liait tonton Alexandre ADANDE au Président Emile-Derlin ZINSOU et particulièrement touché par l’immense estime que ce dernier lui portait.

C’est bien lui qui, faisant son éloge, affirma que si notre pays avait pu compter trois ou quatre hommes politiques, nationalistes, panafricains, de sa trempe, de son courage, de son honnêteté, de son engagement, le cours de notre histoire en aurait été changé, transformé très avantageusement.

Je ne m’attarderais pas sur la solide formation d’Alexandre ADANDE, ethnologue, muséographe, archiviste-bibliothécaire, documentaliste, un des premiers et des meilleurs africains de son temps et de sa profession puisqu’il fut, entre autres, chef du département d’Ethnographie de l’Institut Français d’Afrique Noire à Dakar, le meilleur d’Afrique Occidentale Française à l’époque ! A ce titre, il collabora avec le célèbre naturaliste et anthropologue Théodore MONOD et l’égyptologue et savant Cheikh Anta DIOP. Il y avait du reste été excellemment préparé après ses cours à l’Institut d’Ethnologie à l’Université de Paris et ceux de l’Ecole du Louvre en Histoire Générale de l’Art et un stage au Musée de l’Homme à Paris, ses voyages et séjours d’études en Belgique, Pays-Bas, etc.… des missions de recherche au Sénégal, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire, en Haute-Volta, en Guinée. Il organisa des expositions particulièrement réussies consacrées à l’art africain à Dakar et Saint Louis au Sénégal, Accra et Kumasi au Ghana, Bamako au Mali. Et l’on ne saurait oublier son exceptionnelle contribution à l’organisation du premier Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar en 1966.

Mais ce que je veux retenir en premier et ce qui le définit avant tout c’est le nationaliste africain, l’homme politique engagé parce que désintéressé, l’homme de culture et le chercheur, l’Africain fier dont l’action dans tous les domaines visait essentiellement l’excellence. Sa foi, son éducation et sa culture chrétiennes avaient forgé sa générosité, son amour du prochain qui à leur tour avaient inspiré son engagement politique. Mais Alexandre Senou ADANDE n’aurait sans doute pas été le même personnage sans le soutien de son épouse Marianne Paqui. Depuis 1944 où les 2 se sont unis à Dakar, Marianne a constitué sa force principale, son soutien, son inspiration. Femme de principe et de rigueur comme lui, ils ont formé un couple idéal, ouvert et accueillant aux autres.

Il était fier de son pays, de son continent. Il avait consacré sa jeunesse et son ardeur à s’initier aux traditions et aux cultures africaines. Il avait tiré de leur richesse, un motif de fierté qui en avait fait un nationaliste et un panafricaniste militant. Les civilisations de l’Afrique ancestrale devaient inspirer la marche des générations présentes vers le progrès à travers la constitution de sociétés modernes enrichies de l’apport des valeurs éthiques spirituelles, artistiques et même techniques des empires et royaumes anciens qu’ils s’appellent le Songhaï, le Mali, le Ghana, le Bénin, le Zimbabwe ou plus proche de nous les royaumes d’Allada, du Danxome ou de Hogbonou.
Il n’est donc pas étonnant qu’il ait collaboré étroitement avec des savants comme Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Ly, les poètes et écrivains comme son ami Léopold Sedar SENGHOR, Aimé CESAIRE le Martiniquais, Léon Gontran DAMAS le Guyanais, le Malgache Jacques RABEMANJARA qui, à chacune de nos rencontres, des années après, demandait des nouvelles de son frère Alexandre ; Alioune Diop avec qui il contribua à la revue du monde noir PRESENCE AFRICAINE, Emile Derlin ZINSOU, le Président Louis IGNACIO-PINTO, etc.… Je ne peux les citer tous. Mais je voudrais les saluer tous ou honorer leur mémoire parce qu’ils étaient du meilleur cru.

Depuis toujours, Alexandre Sènou ADANDE n’avait qu’un objectif, à savoir la réhabilitation du monde noir dans son ensemble. Il n’est donc pas surprenant de le retrouver au départ de tous les mouvements nationalistes, de tous les combats pour l’Afrique Noire, le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) dont il fut membre du Comité Directeur de 1946 à 1951, la Convention Africaine dont il fut le Secrétaire Général en 1956-1957 ; il fut membre du bureau exécutif de l’Union Progressiste Sénégalais (UPS), membre du Comité Directeur du PFA (Parti fédéraliste Africain), sans oublier tous les partis et mouvements nationalistes au niveau de son Dahomey d’origine et de naissance, le PPD – PRA dont il fut le Secrétaire Général, le Parti Dahoméen de l’Unité (PDU), le Parti démocratique Dahoméen, l’ UDD (1956, UDD pas encore adhéré au RDA) [RDA], etc.…

Dans ses différentes capacités, de chercheur, homme politique, homme de gouvernement, homme de culture, écrivain, Alexandre Sènou ADANDE était mû par la recherche de l’excellence. Il fallait que l’Afrique devienne le meilleur ou au moins d’égale valeur que les autres races et les autres nations. Il fallait que les peuples d’Afrique et leurs dirigeants se construisent une réputation d’excellence qui honore toute l’humanité. C’est pourquoi il était extrêmement exigeant pour lui-même sur le plan éthique, professionnel et moral. Il ne supportait pas que les jeunes africains et plus particulièrement les jeunes intellectuels africains soient médiocres, paresseux et laxistes. S’agissant de ses enfants dont nous étions, il lui était intolérable que nous ne soyons pas parmi les plus travailleurs, les plus méritants, les plus dévoués à la cause des pauvres, des moins bien lotis. Personnellement, j’ai eu à participer à une mission à l’extérieur, du temps où il était Ministre de la Justice et de la Législation. Nous étions tous sous tension. Il ne fallait surtout pas que nous n’accomplissions pas un travail impeccable. Je me rappelle que j’avais dû commencer le compte rendu de notre mission dont j’étais le rapporteur, au moment même où nous quittions le pays où nous avions séjourné afin que le texte fût déposé sur son bureau dès le lendemain de notre arrivée au pays. A titre d’information, nous avions quitté le pays de la mission en fin d’après-midi et tout le monde savait que le Ministre Alexandre ADANDE était toujours le premier arrivé à son bureau chaque matin avant 8h ! Ajoutez qu’il n’aurait pas toléré un texte de qualité médiocre, surtout pas d’un de ses neveux !

Tonton Alexandre était un père rigoureux, mais un père aimant qui consacrait avec plaisir son temps à discuter, échanger avec ses enfants. Il était préoccupé par l’éducation de ses enfants et des jeunes en général.

J’ai dit tantôt qu’Alexandre Sènou ADANDE était un homme politique profondément nationaliste. Il était de la même manière profondément démocrate. Il se battait pour des principes, des idéaux de justice, de liberté et de paix. Aussi ne supportait-il guère que l’on pût interdire à qui que ce soit et plus particulièrement à un adversaire le droit d’exprimer sa différence. On s’est gaussé pendant quelque temps au pays de l’incident intervenu lors d’un meeting politique à Porto-Novo. Des adversaires politiques étaient venus troubler la rencontre qu’il animait. On raconte que pris d’une rage folle, il avait tombé sa veste et était prêt à « faire le coup de poing avec les casseurs » ! Cet incident lui avait alors valu dans la presse de ses adversaires le sobriquet de ministre boxeur !! En effet la démocratie, la liberté étaient les dogmes fondateurs de son nationalisme africain.
Alexandre Sènou ADANDE a beaucoup écrit, qu’il s’agisse de publications scientifiques, ethnographiques, musicologiques, culturelles ou de textes circonstanciels ; mais beaucoup sur l’art africain dont il est resté un des grands experts de son temps. Ses écrits politiques sont essentiellement d’inspiration panafricaniste et nationaliste.

L’écriture d’Alexandre Sènou ADANDE est de facture classique, ordonnée comme celle de tous ses contemporains formés à la grande école des maîtres de William Ponty. Son style est enrichi de la culture et de la sagesse des grands maîtres africains. On a plaisir à le lire et les intellectuels gagneraient énormément à son contact et à sa fréquentation. Un commerce qui élève l’esprit et forme le cœur.

Je souhaite que les autorités de l’éducation et de la culture de notre pays promeuvent la publication et la diffusion de ses écrits qu’on pourrait rassembler selon les centres d’intérêt pour le profit des générations montantes. Je souhaite du reste qu’il en soit de même pour plusieurs de nos grands hommes dont nous pourrions nous instruire de l’expérience et de la sagesse. N’est-il pas en effet vrai qu’il n’y a pas de développement sans culture et qu’à l’origine de la culture il y a l’histoire ?

Alexandre Sènou ADANDE fut à la fois un homme de culture, un homme politique et un homme de développement. A ces différents titres, il mérite très largement notre reconnaissance. Et c’est à juste titre que la nation a voulu que le seul musée ethnographique de notre pays porte son nom : Musée Ethnographique Alexandre Sènou ADANDE de Porto-Novo.

07mai 2012

Jacques ADANDE

REMERCIEMENTS ET CONCLUSION

Je remercie le président de séance l’Ambassadeur Jacques Adandé pour la parole qu’il m’accorde pour conclure cet hommage. Malgré le devoir de réserve qui s’impose en raison de nos liens, je tiens à lui  dire mon admiration pour la maestria avec laquelle il a dirigé les activités. Permettez-moi de remercier aussi le secrétaire de séance, Alexis Adandé qui joue, aujourd’hui, un rôle discret à cette table. En effet, il a piloté l’aspect scientifique, historique et patrimonial de cette commémoration. Il a été notamment la cheville ouvrière de l’excellente exposition qui a évoqué la vie et l’œuvre d’Alexandre Sènou Adandé à travers des photos originales, des objets symboliques et des ouvrages précieux.

Je me dois d’exprimer, dans le même élan, ma reconnaissance envers tous mes frères et sœurs qui ont participé, avec enthousiasme et efficacité, à la réalisation de cet hommage. Je porte une attention particulière aux initiatives et à l’apport des petits-fils et petites-filles d’Alexandre Sènou Adandé. Leur collaboration est un gage pour l’avenir. Je signale la mise sur pied par Frère Alex d’un blog : http://alexandresenoucentenaire.blogspot.com

Je n’oublie pas que la messe d’actions de grâce a été dite, ce matin, par deux Dominicains dont Frère Clément, notre neveu, qu’ils en soient remerciés.

Nous avons reçu aussi le soutien de la famille élargie et des amis fidèles. Toutes ces remarques préliminaires soulignent le caractère strictement privé et familial de cette commémoration. De fait, le décès de notre sœur Olga, nous impose les contraintes du deuil, alors qu’elle a été jusqu’à son dernier souffle, une actrice très engagée pour la réussite de cet hommage. Après ces éléments d’appréciation personnelle, je me tourne vers votre auguste assemblée. Merci pour avoir bien voulu consacrer votre temps à cette journée d’hommage et du souvenir et, par votre présence, constituer le cœur palpitant de cette manifestation.

Nous avons eu l’insigne honneur de bénéficier de la venue parmi nous de Majestés royales, venues de Porto-Novo, la ville de naissance d’Alexandre Adandé, à savoir Son Excellence Le Roi Toffa IX, Le Zounon et Mito Mongbogan Agboton. La troupe d’adjogan a ajouté un cachet culturel spécial à l’ambiance générale de cette journée.

Les témoignages portés devant l’Assemblée ont été vivants et instructifs à la fois. Ils ont suscité un intérêt très vif. J’ai été particulièrement sensible à l’évocation de Monsieur Moudachirou Marouf. Il a été un collaborateur rare et efficace d’Alexandre Adandé dans ses fonctions de Ministre des finances et du budget et par la suite, de l’agriculture et de la coopération. Il a insisté sur son sens de la rigueur éthique et professionnelle. Ce sens de la rigueur que nous, ses fils et ses filles, avons trouvé difficile à vivre au quotidien mais à l’expérience de la vie, nécessaire à l’accomplissement de soi.

C’est avec bonheur que j’ai écouté le plaidoyer de mon ami d’enfance et frère Tidjani-Serpos Nouréini. Nous avons la chance d’avoir le soutien moral et matériel de ce grand intellectuel qui a eu des responsabilités comme directeur à l’Unesco, à un niveau international et qui continue de se préoccuper, à travers sa fondation, de l’élévation de notre jeunesse, surtout grâce aux écrits des fils du pays.

Je me dois de faire une adresse spéciale à mon frère Gratien Ahouanménou. Nous le remercions d’avoir souligné le caractère novateur de la démarche que nous avons adopté pour évoquer de manière originale l’œuvre et la vie d’un disparu, lors de retrouvailles en son honneur. Il marque son apport personnel, à cette occasion en développant, avec poésie, un éloge de la sagesse de nos ancêtres. Il a brillamment éclairé l’Assemblée sur la fabuleuse spiritualité du FA. En cela, il reste dans la lignée de son tonton Alexandre Adandé.
Le FA parle du destin humain
C’est ce destin qui a fait se rencontrer les témoins de ce jour,
Les différents intervenants et l’homme que nous commémorons aujourd’hui.
Pour le cas du petit-fils, Olayinka Sani-Agata, nous avons retenu que le grand-père Adandé lui a livré un adage : « ton avenir dépend de toi » qui se vérifie chaque jour. Il a le sentiment que son grand-père continue de lui apprendre des leçons de vie.

Le Professeur Ekué Albert a évoqué un destin croisé qui est au cœur de sa vie familiale et professionnelle et de celle d’Alexandre Sènou Adandé. Nous retenons que dès l’âge de douze (12) ans, il a été séparé de sa mère pour poursuivre des études à Dakar et confié à la protection d’Alexandre Adandé. Ce dernier l’a accompagné jusqu’au début de sa carrière au Dahomey et à l’international. Plus tard, durant son séjour à Bordeaux comme Directeur de l’Ecole Internationale, Alexandre Adandé lui confie ses propres enfants pour leur suivi scolaire. C’était une marque de confiance manifeste et un signe qu’il était en accord avec ses principes et valeurs.

Avec le Professeur Soumonni nous abordons le côté scientifique et culturel des rencontres. Avec un réel talent oratoire, il a fait part des facettes étonnantes de la richesse culturelle chez Alexandre Adandé, révélées au cours d’un colloque, à Abomey, sur le Centenaire de la mort du Roi Glèlè en décembre 1989. A cette occasion, il avait exprimé une maîtrise et de la langue fon et celle du yoruba et une connaissance profonde des traditions de ces deux cultures.

Selon le Professeur Soumonni, des personnages comme Alexandre Sènou Adandé ont vocation à renaître comme des phénix surtout lors des commémorations.

Nous avons suivi pour finir, toujours dans le domaine scientifique, le Professeur Joseph Adandé dans son parcours académique. Celui-ci a connu un tournant important, quand il a lu le livre sur les Récades des rois du Dahomey rédigé par Alexandre Adandé. Il a, par la suite, pu rencontrer l’auteur qui, dès lors, a pu suivre avec intérêt la rédaction de son mémoire sur les Grandes tentures et bas-reliefs d’Abomey. Depuis, Joseph Adandé est devenu un spécialiste de renommée internationale dans son domaine de compétence. Nous pouvons constater, une fois encore, que l’inspiration a été féconde.

La grande offrande de la journée nous a été donnée par les fillettes de l’école « les hibiscus » dirigée par Madame Rosine Aholonsou. Par leur animation de danse-théâtre, elles nous ont enchantés en exprimant la valeur de nos traditions et en démontrant que l’ « inculturation » est aussi possible dans nos écoles.

De tous ces témoignages et communications, nous pouvons relever qu’Alexandre Sènou Adandé avait une volonté d’allier une rigueur éthique et professionnelle avec une soif inextinguible de savoirs et de connaissances. Il avait aussi le goût pour exécuter toutes les tâches, petites ou grandes, en visant la perfection.

Alexandre Adandé a toujours cherché à retrouver ou à susciter chez les autres, cette volonté de faire aboutir les objectifs que l’on se fixe dans la vie et d’agrandir son savoir autant que possible. Je pense qu’en participant avec des sentiments chaleureux à cette commémoration, vous avez satisfait à ses vœux les plus profonds.

Je rends la parole que Jacques Adandé m’a prêté, en espérant qu’elle a gardé son pouvoir de nous faire avancer vers un futur toujours plus prospère et riche de toutes les cultures.
                              

Suru Désiré Thomas ADANDE



ADRESSE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN

            Monsieur le Président de la République
            Palais de la Présidence de la République
            COTONOU

Objet : Requête pour une restauration du Musée Ethnographique Alexandre Sènou ADANDE.

                                   Monsieur le Président,

            Par la présente, les participants à une rencontre privée et familiale organisée, à Cotonou, à l’occasion du Centenaire de naissance d’Alexandre Sènou Adandé, le 07 mai 2012, vous adressent la requête qui suit. Pour des raisons du deuil qui a frappé la famille, la commémoration en question a dû garder un caractère restreint. Toutefois, l’état du Musée Ethnographique Alexandre Sènou Adandé de Porto-Novo,  a préoccupé les participants. Aussi, a-t-il été retenu de vous faire partager notre souci dont le journaliste Jérôme Carlos s’était déjà fait l’écho dans sa Chronique quotidienne du 28 septembre 2007 à savoir  l’impérieuse nécessité d’une réhabilitation véritable du seul Musée Ethnographique de notre pays et qui porte le nom d’un de ses fils illustres : Alexandre Sènou ADANDE.
            En espérant que vous voudrez bien accorder une attention bienveillante à la présente requête, nous vous prions de bien vouloir agréer l’expression de notre respectueuse considération.
Fait à Cotonou le 07 mai 2012,        
Pour les participants

Alexis Adandé                        Marouf M. Moudachirou           Nouréini Tidjani-Serpos

Joseph C. E. Adandé               Ismaïla Tidjani-Serpos


Ampliation :   -     Ministre de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme
 -          Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


01 B.P. 1127 COTONOU R.P. Contacts : 96 34 61 83 / 21 33 08 49


                                     

ORGANISATION DE L’HOMMAGE ET DU DEVOIR DE MEMOIRE


Comité scientifique :

-          François de Médeiros
-          Alexis Adandé
-          Jérôme Carlos
-          Nouréini Tidjani-Serpos
-          Jacques Adandé

Comité d’organisation :

-          Jeannot Agboton (suggestions & conseil)
-          Marianne Agbo (logistique & gestion)
-          Honoré J-F. D. Adandé (trésorier)
-          Alexis Adandé (coordination, exposition & hommage/témoignages)
-          Rosine Ahonlonsou (animation des jeunes)
-          Jacques Adandé (conseil & modérateur)
-          Isis S. Christiane B. Adandé (secrétariat hommage Dakar)